Élargissement : Macron entrouvre la porte à l’Albanie et à la Macédoine du Nord

Repost

Six mois après son retentissant « non » à l’ouverture des négociations, le Président français s’est dit prêt à revoir sa position envers l’Albanie et la Macédoine du Nord. Le Sommet UE-Balkans occidentaux de mai 2020 à Zagreb relancera-t-il vraiment la dynamique de l’élargissement ? L’UE va présenter en mars un plan d’investissements dans la région.

Logo de la Commission européenne sur le Berlaymont

(Avec agences) - Le Président français Emmanuel Macron a laissé entendre, samedi 15 février, qu’il était prêt à lever l’opposition de la France à l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine. « Nous attendons le rapport de la Commission européenne au mois de mars sur les deux pays », a-t-il déclaré à Munich lors de la conférence européenne sur la sécurité. « Nous devons voir ce que la Commission va dire sur l’état des avancées attendues. En fonction de cela (…), si les résultats sont positifs et que la confiance est établie, nous devons pouvoir ouvrir ensuite des négociations. »

En octobre 2019, le Président français avait refusé l’ouverture de ces négociations à l’Albanie et à la Macédoine du Nord au motif que le processus d’adhésion devait d’abord être modifié. Un ministre français avait qualifié ce processus d’« interminable soap opera ». En novembre, un « non paper » avait circulé dans lequel la France demandait l’introduction d’un « principe de réversibilité » au processus d’adhésion et que les fonds alloués aux pays candidats puissent être plus facilement suspendus, ce qui a été validé par la Commission européenne dans la nouvelle méthodologie présentée le 5 février pour relancer l’élargissement.

Berlin et la Commission européenne avaient qualifié la position de Paris d’« erreur », et même d’« erreur historique ». Samedi, Emmanuel Macron a toutefois tenu à faire remarquer que la France n’était pas le seul pays à bloquer. « Je salue le grand courage qui consiste à se cacher derrière la France quand il y a un désaccord mais je peux vous dire que plusieurs États étaient contre l’ouverture des négociations avec la Macédoine du Nord et l’Albanie », faisant référence sans les nommer au Danemark et aux Pays-Bas.

Ce revirement arrive après que Bruxelles a proposé une nouvelle méthodologie d’adhésion, qui reprend largement les propositions faites par la France dans le « non paper » de novembre. Est-ce le signe que l’horizon se dégage pour le sommet UE-Balkans occidentaux de mai prochain à Zagreb ? Plusieurs diplomates européens rappellent que le Danemark et les Pays-Bas doivent lever aussi leur blocage.

Un plan d’investissement pour les Balkans

Dimanche soir, un rendez-vous de travail à Bruxelles a réuni les dirigeants des pays des Balkans occidentaux autour de Charles Michel, Ursula von der Leyen et Josep Borrell ainsi que du Premier ministre croate Andrej Plenković, dont le pays préside actuellement le Conseil de l’UE, pour discuter autour du Plan d’investissement que Bruxelles proposera lors de son Sommet de mars. Les dirigeants de la région ont salué cette initiative. S’agit-il du signe d’un véritable « retour » de l’UE dans les Balkans ?