Comment se forment les coalitions et comment fonctionnent-elles ?

FAQ

"Groko", "Jamaika" ou "Ampelkoalition"... explication du principe de coalition politique "à l'allemande". 

coalition

En Allemagne, la formation d’une coalition entre les députés de deux ou trois partis est presque toujours nécessaire pour réunir une majorité permettant d’élire un gouvernement et le chancelier. Menées, traditionnellement, par le parti arrivé en tête des élections, les négociations pour former une coalition majoritaire portent sur un contrat de coalition autour duquel deux ou trois partis s’accordent sur les lois et réformes à mettre en œuvre au cours du mandat. La répartition des postes ministériels en fonction du poids politique des membres de la coalition, est également au cœur des discussions. Le parti arrivé en tête (ou un autre parti ayant eu un score important et capable de réunir une majorité autour de lui) peut entamer plusieurs discussions préalables (Sondierungen) afin d’évaluer les possibilités d’alliance avec les autres partis, avant d’engager des discussions plus abouties avec un ou deux de ces partis pour former la coalition (Koalitionverhandlungen). Ce processus peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Les partis y définissent leurs lignes rouges, leurs points de désaccord et les projets communs qu’ils entendent mener. Traditionnellement, cela aboutit à un « contrat de coalition » qui devient le socle de l’action gouvernementale.

La logique de coalition, fondée sur la construction d’une majorité stable dotée d’un mandat clair et d’une feuille de route construite par les partenaires de coalition confère un véritable poids politique aux deux ou trois partis coalisés - à condition, bien évidemment, surtout pour les petits partis, que la négociation ait été bien menée. Concrètement, la vie de la coalition s’organise par la tenue régulière d’une commission informelle dite « commission de la coalition » (Koalitionsauschuss) composée de représentants des partis membres de la coalition, du chancelier et du vice-chancelier, qui statue notamment sur les lois en discussion et sur les éventuels désaccords politiques.