Projets citoyens : l’énergie près de chez nous

Le contexte européen et international actuel pose de manière brutale la question de la souveraineté énergétique et la nécessité de sortir de la dépendance aux énergies fossiles, tant que pour des raisons géopolitiques que face à l’urgence climatique. Le défi est de taille et y répondre exige une mobilisation de l’économie et de la société dans son ensemble.

L’énergie citoyenne y contribue, de manière non négligeable, en remettant la production d’énergie entre les mains des citoyens et citoyennes et des collectivités. L’Union européenne s’est enfin saisie de cet enjeu à travers le paquet Energie Propre, considérant pour la première fois les citoyens et les citoyennes européens comme des acteurs importants de la transition énergétique. En Allemagne, le développement rapide des énergies renouvelables depuis la fin des années 1990 n’aurait sans doute pas été possible sans l’implication massive des citoyens, des agriculteurs, des collectivités, et le pays devrait également s’appuyer sur ce mouvement pour atteindre ses objectifs et se défaire de la dépendance aux énergies fossiles importées. En France, si l’énergie citoyenne souffrait d’un retard au démarrage sur le voisin d’outre Rhin, la tendance est à l’accélération du déploiement de ces projets, grâce à un travail de longue haleine de nombreuses associations et collectifs à l’échelle locale, régionale et nationale. Elle peut être, parce qu’elle fédère les différents acteurs du territoire, une réponse à la croissante polémisation du débat, notamment autour de l’éolien terrestre.

Beaucoup ont pu penser au départ que ce mouvement n’était qu’une lubie de quelques activistes rêveurs. L’énergie citoyenne, et cette publication le montre, n’est pourtant pas une utopie : elle est un mouvement concret, ancré dans les territoires, qui mobilise des millions de citoyens et citoyennes en Europe au travers de projets économiquement solides, qui renforcent la cohésion sociale et l’acceptabilité des projets. L’énergie citoyenne n’est en effet pas seulement – et c’est déjà beaucoup – un vecteur clé pour le succès et l’accélération de la transition énergétique et du déploiement indispensable des énergies renouvelables, elle est aussi un vecteur de la démocratisation de l’énergie et de son appropriation par les citoyens et les citoyennes. Elle rend la production d’énergie proche et concrète, elle permet de dépasser, dans de nombreux cas, les oppositions de principe en montrant tous les bénéfices que peuvent avoir ces projets pour les territoires et leurs habitant-e-s. Elle remet l’énergie au milieu du village, de nos villes, de nos régions, et au cœur de la démocratie.