41e édition du Festival de cinéma de Douarnenez

Compte-rendu

La 41e édition du Festival de cinéma de Douarnenez s'est tenue du 17 au 25 août 2018, avec pour thème principal : Peuple des Congo(s). Dans le cadre d'une programmation inédite en coopération avec la Heinrich-Böll-Stiftung Paris intitulée "Univers Maritimes", les spectateurs et spectatrices ont été sensibilisés aux menaces qui pèsent sur nos éco-systèmes marins au travers d'une dizaine de projections.

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Avant-première

Pour la troisième année consécutive, la Heinrich-Böll-Stiftung France était présente en Bretagne où se tient depuis 41 ans le Festival de cinéma de Douarnenez.

Porte ouverte sur le monde, le festival est un réel lieu de mixité, interrogeant sans cesse les principes. Au programme cette année, plus de 200 films, débats, concerts et autres activités qui rythment durant une semaine la vie de cet ancien grand port sardinier breton. Cette 41è édition s’est donc tenue du 17 au 25 Août dans toute la ville et avec comme ligne directrice, quatre grandes thématiques rassemblant des productions cinématographiques de tous horizons :

- « Peuple des Congos » avec des films sur le Congo Brazaville et le Congo Kinshasa.

- « Bretagnes », rassemblant diverses productions bretonnes ou à propos de la Bretagne

- « Grande Tribu » et ses documentaires qui interrogent sur le monde

- et enfin « Univers Maritime », en partenariat avec la Fondation Heinrich Böll.

C’est dans le cadre de la parution de la version francophone de l’Atlas de l’Océan que le projet d’assurer une programmation gratuite et quotidienne autour de la question maritime s’est concrétisé en coopération avec les équipes du festival. L’objectif ici était d’utiliser ce lieu emblématique, le littoral atlantique, afin de sensibiliser aux menaces qui pèsent sur nos écosystèmes marins.


L’Atlas de l’Océan, distribué aux spectateurs et spectatrices, s’inscrit directement dans cette démarche : amener les questions de préservation de l’Océan au cœur du débat public, faire en sorte que la société civile s’empare du sujet et alerter sur les menaces qui pèsent sur la mer. Il ne suffit pourtant seulement pas d’être alarmiste, mais de donner par la même occasion les clés de compréhension et les solutions qui peuvent s’offrir à nous. Il était donc important pour nous de venir représenter les travaux de la Fondation qui s’engagent dans ce sens tout en proposant au public une programmation cinématographique de grande qualité..

Ainsi, les films diffusés tous les jours, à 17h, au cinéma le K ont été programmé pour rentrer en résonnance avec la nécessité d’une nouvelle relation à l’Océan.

Jens Althoff présent au stand de la Heinrich-Böll-Stiftung France

 

Ces huit films sont donc autant de documentaires abordant une dimension différente de la question maritime, chacun à sa manière :

- The pipe de Risteard Ó Domhnaill : Un documentaire qui revient sur l’histoire d’un conflit inspiré de l’histoire de David contre Goliath : c’est le combat des habitants du comté de Mayo qui se sont opposés à la grosse entreprise pétrolière Shell dont l’objectif était de construire un pipeline, défigurant toute cette côte Irlandaise et menaçant les écosystèmes et la survie des pêcheurs.

- Atlantic de Risteard Ó Domhnaill : Ce documentaire suit l’avenir de trois communautés de pêcheurs, une en Norvège, une à Terre-Neuve et une en Irlande qui font face à des difficultés différentes mais avec un point commun : l’Océan Atlantique et ses ressources. Un film à voir et à revoir pour comprendre ce qui peut lier les Hommes, même à des milliers de kilomètres de distance.

- L’Amoco de Marie Helia, qui nous a fait l’honneur de venir présenter le film. Un retour historique poignant sur une des plus graves catastrophes écologiques de ces 40 dernières années et son impact sur les écosystèmes : le naufrage du super tanker Amoco Cadiz en 1978.

- Ma’ohi Nui, au cœur de l’océan mon pays de Annick Ghijzelings qui nous a fait l’honneur d’être présente lors de la diffusion et d’animer la discussion de fin avec le public. La Polynésie française, ses désirs d’indépendance et le lourd passé de zone d’essais atomiques sont au cœur de ce film très poétique.

- Poisson d’or poisson africain de Thomas Grand et Moussa Diop. Un documentaire autour des problématiques liées aux pêcheries africaines, cette fois ci en Casamance, au sud du Sénégal.

- Leviathan de Véréna Paravel et Lucien Gastaing-Taylor. Ce film, filmé grâce à des caméras numériques sanglées aux corps des pêcheurs, nous avertit des menaces de la pêche intensive autant qu’il révèle la beauté de l’océan.

- Racleurs d’océans d’Anita Conti. Le très connu film d’Anita Conti, embarquée pendant plusieurs semaines afin d’établir des cartes de pêche. Par ce documentaire, elle témoigne de la dureté de la pêche à la morue à bord d’un chalutier de 60 hommes sur les bancs de Terre-Neuve. Un hommage aux bagnards de la mer.

- Anita Conti une vie embarquée de Marc Gourden. La suite logique du film précédent, consacré cette fois-ci à la vie d’Anita Conti. Entre récit authentique et images d’archives, cette biographie romancée nous narre la vie de la première femme à embarquer pour la Grande pêche.

Le public est au rendez-vous pour la projection nocturne.

Une projection indépendante en plein air a également pu avoir lieu dans le cadre de cette coopération avec la projection de deux films d’animation : « Le vieil homme et la mer » d’Alexandre Petrov et « Un homme est mort » d’Olivier Cossu. Une fable pour le premier, un récit politique pour le deuxième, la foule d’environ 300 personnes s’est empressée de trouver une bonne place devant l’écran géant.

La programmation mise en place au travers des « Univers Maritimes » fut donc un succès de sensibilisation.