Dans l’Atlas du plastique, la question des emballages jetables est centrale : en effet, ils représentent une très grande part de la pollution plastique mondiale. La plupart de ces emballages sont utilisés dans le secteur alimentaire, et sont à usage unique. L’impact est double puisque ces emballages causent une pollution importante et parce que leurs conséquences sont néfastes pour la santé, surtout celle des enfants.
A Strasbourg la mairie a décidé en 2017 de supprimer l’utilisation des barquettes plastiques dans les cantines scolaires au profit de bacs en inox réutilisables d’ici 2022.
Cette initiative a été lancée après une pression forte de parents d’élèves et notamment d’une femme : Ludivine Quintallet. Elle se rend compte en effet en 2016 que son fils, inscrit en cantine bio, mange de la nourriture dans des boites en plastique. Elle contacte alors à l’Alsacienne de restauration (filiale du Groupe Elior) et la Ville, sans résultat tout d’abord. Elle désinscrit son enfant et s’organise avec d’autres mamans pour assurer le déjeuner des enfants à la maison. En octobre 2016, Rue89 Strasbourg publie sa première prise de parole sur le sujet, d’autres parents la rejoignent et ils créent ensemble le collectif Projet Cantine Strasbourg puis rédigent un « manifeste pour des cantines plus saines pour la santé et l’environnement » signé rapidement par 700 personnes et envoyé aux élus pour les sensibiliser à ce sujet. Ils font appel à l’Association Santé Environnement France, qui regroupe 2000 médecins, afin de faire le point sur les risques mis en avant par le collectif lors d’une conférence organisée avec l’association Zero Waste.
Fin novembre 2016 la qualité des échanges avec la mairie évolue, la ville cherche des solutions et le collectif prend le temps, tous les mois, de rencontrer les syndicats et l’ensemble des parties prenantes. La ville publie en janvier 2017 un marché public spécifiant l’objectif de passer à l’inox sur 4 ans, sur les 44 écoles. Cette décision implique de former le personnel et d’acquérir du matériel adapté : c’est une décision majeure que prend la mairie. Concrètement, le cahier des charges fixe des objectifs de remplacement progressifs : il demande un remplacement « a minima » de 50% des barquettes par des contenants réutilisables en inox en deux ans et 100% « ou être proche » en quatre ans. En août 2021, toutes les cantines de Strasbourg devraient utiliser des contenants réutilisables.
Ce type de décisions se multiplient à l’échelon local en France : les communes des Sables-d’Olonne, de Montrouge ou encore de Montpellier se sont également engagées en faveur de la suppression de l’utilisation de barquettes en plastique dans les cantines. En 2018, six communes du nord de Bordeaux se sont engagées à utiliser des barquettes végétales compostables en seulement quelques semaines, dans l'intercommunalité du Haut Médoc.
